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mercredi 16 novembre 2011

SALAÜN AR FOL.




SALAÜN AR FOL

Toi qui cherchais une dame
toi qui cherchais une fleur
toi qui cherchais une langue

SALAÜN
de la terre plein la bouche
tu parles encore la bouche pleine
et le corps allongé sous la terre
bouche pleine de mots à germer
AVE MARIA
bouche d'or
chrysostome
l'or et le blanc marial
une neige en plein été
un lys de décembre
une fontaine de mots
et la mémoire remonte
résurgente résurrection.

QUOI ?
Personne pour recueillir
ces mots dorés ?
Un enfant de dix ans
un jour passera par là
au-dessus de ta tombe
un oiseau lui dira
qui tu étais.

Tu étais le fou
qui s'habillait de vent
et prêtait son oreille aux oiseaux
dans la conque de tes mains tu capturais l'eau
allongé sous ton chêne
et dans ce ciel de feuilles
tu mendiais la langue du Ciel
Tu t'en allais par les rues
deschaux et pauvre vêtu
mendier quelque croûte
à tremper dans l'eau de ta fontaine
demandant à Marie
d'avoir de toi merci




Dans les bras de ton arbre
tu montais et te "branslois" en l'air
tu faisais tourner le ciel et le temps.
Tu cherchais les mots
et les mots te trouvaient
Ô ! Maria, Ô ! Maria !
Fou du bois
tu agitais les branches
pour écrire la lumière
Les nuages en frissonnent encore
et le soleil déchire parfois le blanc
pour écrire en lettres d'or
sur la blancheur d'une robe
ou la pâleur d'un lys
AVE MARIA ! AVE MARIA !

Il y a un lys
comme un haïku
ouvert sur ta tombe
Toi enterré avec tes mots
comme des graines
INTROUN VARIA
ces mots
toujours les mêmes
les mots de la dame blanche
germination de l'or
sur le pétale du lys

Toi
SALAÜN
le corps lourd dans la terre
le corps lourd des mots que tu n'as pas dits
l'âme légère des mots que tu as dits
et répétés à toutes les oreilles qui passaient
INTROUN VARIA
ces mots ont fleuri à ta bouche

Ô toi, SALAÜN
le coruscant
la poésie est sortie de ta bouche
quelques millimètres d'air au-dessus de ta tombe
Sur le lys immaculé
la blancheur brûlante de la neige
a fait naître
12 lettres d'or

INTROUN VARIA

Le verbe s'est fait fleur.

SALAUN
le bonheur est dans tes mots
qui sautent de branche en branche
Ave Maria, Ave Maria
et volent les mots d'or.
Un jour les pétales du lys blanc
ressembleront à ta langue
enluminures d'or
et l'eau surgira sous la pierre
comme un rêve sous tes cheveux

Sous la statue de kersanton
dans la fontaine brillent quelques oboles
qui s'abreuvent de silence.
Elles s'ébrouent dans la fraîcheur de la nuit
et accrochent quelques étoiles dans le ciel.

Jacques Poullaouec.





La légende de Salaun Ar Foll

Pourquoi cette basilique à LE FOLGOET ? Cela tient à une histoire et à une légende. Entre 1300 et 1358 environ, vivait en ces lieux, un homme simple, pauvre et orphelin. Mendiant sa nourriture, buvant l’eau d’une fontaine, se balançant aux branches des arbres, il chantait inlassablement "Ave Maria, Ave Maria". On le trouva mort un matin de novembre 1358. Inhumé sur place, un lys fleurit sur sa tombe. Sur ses pétales s’inscrivait en lettres d’or "Ave Maria". Les foules accouraient sur les lieux. Le duc Jean IV qui venait de gagner la bataille d’Auray, décida d’y bâtir une église et pose la première pierre en 1365. Jean V, son fils, acheva son oeuvre. Des pèlerins célèbres l’honorèrent de leur visite : la duchesse Anne de Bretagne devenue reine de France y séjourna en 1494 et en 1505, puis sa fille Claude avec son mari François 1er en 1518 et beaucoup d’autres. La basilique connut son heure de gloire.

La fontaine (XVème siècle)
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La fontaine
Cette fontaine prend sa source sous le MAITRE-AUTEL. Au dessus, une élégante arcade, entièrement restaurée au cours de l’année 1999, abrite la statue de la Vierge portant l’Enfant Jésus dans ses bras. Malheureusement elle a été mutilée à la Révolution. Elle ne fut remise en place que vers 1837. Suite à des dégradations causées par des actes de vandalisme répétés, elle a dû être remplacée par une "copie". Et la statue en granit a pris place à l’intérieur de la basilique, dans un enfeu du bas-côté latéral sud. Autrefois, les paysannes du Léon qui avaient une grâce à demander à Notre Dame venaient s’y agenouiller. Les jeunes filles superstitieuses y jetaient une épingle à cheveux : si l’épingle surnageait, elles étaient assurées de trouver un mari dans l’année. Si l’épingle tombait au fond du bassin, tout espoir de mariage s’évanouissait. Certaines, dit-on, trichaient un peu en glissant un cheveu sous leur épingle pour la faire flotter ! L’eau se déverse dans un bassin qu’on peut voir derrière le mur actuel, où l’on baignait les membres malades ou parfois les vêtements. Ainsi l’eau de la fontaine restait pure.

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