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mercredi 2 novembre 2011

Il y a PEUPLE et PEUPLE !

Il y a PEUPLE et PEUPLE .
Le peuple qui arrange et le peuple qui dérange !

Quand le peuple vous dérange, vous parlez de "populisme"
Quand le peuple vous arrange, vous parlez de "démocratie"

Le peuple n'a pas toujours raison, mais on ne peut avoir raison contre le peuple.



En 2005, le référendum (qui fut une pratique gaulliste!) a dit non à la Constitution Européenne( mais pas à l'Europe ! On pouvait avoir un plan B  et une Europe des PEUPLES).54,67 % des Français avaient dit NON ; Qu'à cela ne tienne ! A-t-on respecté la voix du peuple ? NON ; Quelque temps après cette constitution pour une Europe des Marchés a été entérinée par une autre voie (et une autre VOIX contre toutes les voix  du Peuple français). Là le peuple avait tort !La démocratie serait dangereuse .On a parlé alors de "populisme" ; le suffixe -isme apporterait  une connotation péjorative .



"Puisque le peuple vote contre le gouvernement, il faut dissoudre le peuple."
Bertolt Brecht

La Grèce, berceau de la démocratie ("démos" en grec ancien signifie peuple) , veut demander à son peuple ce qu'il pense du supplice qu'on va lui infliger, voilà qu'on la voue aux gémonies ! Il n'y a Qu'une solution possible, celle de MERKOZY et SARKEL ! On ne voulait pas de la dictature du prolétariat de Marchais, voilà qu'on nous impose la dictature du Dieu Marché.


Le peuple français n'était pas opposé à l' Europe, mais à cette Europe-là où, sous couvert  de constitution , on nous imposait une économie dominée par le Marché-Minotaure. Maurice Schumann, le père de l'Europe , à la fin de sa vie , regrettait de ne pas avoir commencé par une Europe de la culture.Au lieu de cela, nous avons un dirigeant inculte qui prétend avoir raison tout seul , en affirmant qu'il n' y pas ,d'autre solution pour la Grèce . Ce n'est évidemment pas chez Madame de la Fayette que la Princesse de Clèves dit au duc de Nemours : "Casse-toi, pauv'con!" Traduisez ce message subliminal, qui n'a rien de sublime, par "Casse toi, con de pauvre" !En effet,.il y a "peuple" et "peuple"; il y a "vulgaire" et "vulgaire"! Quand on est "people" on est aussi "vulgaire". Bien sûr,le mot "VULGAIRE" vient du latin "vulgus" qui signifie "peuple", en tant que "foule" , "masse obscure", celle que les dirigeants n'aiment pas ; celle qu'ils veulent dévaloriser parce que parfois elle parle mal ou plutôt rude;celle qui leur fait peur, celle des Barricades de 1848 et de la Commune de Paris; celle enfin qui a pourtant donné naissance à cette "République", cette "chose publique" , qu'ils ont confisquée au peuple." République", ils n'ont que ce mot à la bouche, surtout quand il s'agit de privatiser les profits et de socialiser les pertes.
 
Bien sûr,

"Un mal qui répand la terreur,
Mal que le Ciel en sa fureur
Inventa pour punir les crimes de la terre,
La CRISE(puisqu'il faut l'appeler par son nom)
Capable d'enrichir en un jour l'Achéron,
Faisait aux animaux la guerre.
Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés :
On n'en voyait point d'occupés
A chercher le soutien d'une mourante vie ;
Nul mets n'excitait leur envie ;
Ni Loups ni Renards n'épiaient
La douce et l'innocente proie.
Les Tourterelles se fuyaient :
Plus d'amour, partant plus de joie.
Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis,
Je crois que le Ciel a permis
Pour nos péchés cette infortune ;
Que le plus coupable de nous
Se sacrifie aux traits du céleste courroux,
Peut-être il obtiendra la guérison commune.
L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents
On fait de pareils dévouements :
Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence
L'état de notre conscience.
Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons
J'ai dévoré force moutons.
Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense :
Même il m'est arrivé quelquefois de manger
Le Berger.
Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense
Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi :
Car on doit souhaiter selon toute justice
Que le plus coupable périsse.
- Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ;
Vos scrupules font voir trop de délicatesse ;
Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce,
Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur
En les croquant beaucoup d'honneur.
Et quant au Berger l'on peut dire
Qu'il était digne de tous maux,
Etant de ces gens-là qui sur les animaux
Se font un chimérique empire.
Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir.
On n'osa trop approfondir
Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances,
Les moins pardonnables offenses.
Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins,
Au dire de chacun, étaient de petits saints.
L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance
Qu'en un pré de Moines passant,
La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense
Quelque diable aussi me poussant,
Je tondis de ce pré la largeur de ma langue.
Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net.
A ces mots on cria haro sur le baudet.
Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue
Qu'il fallait dévouer ce maudit animal,
Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal.
Sa peccadille fut jugée un cas pendable.
Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable !
Rien que la mort n'était capable
D'expier son forfait : on le lui fit bien voir.
Selon que vous serez puissant ou misérable,
Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.


Ne suffirait-il pas d'inverser les termes de cette morale, pour obtenir une autre vérité ? :


Selon que vous serez blanc ou noir,
Les jugements de cour vous rendront puissant ou misérable.




En remplaçant PESTE par CRISE, cette belle fable de La Fontaine est très proche de notre réalité. Toute ressemblance avec des personnes existantes ou ayant existé ne serait pas une simple coïncidence mais une bien triste réalité.
Tout est question de territoire, détournons l'attention du peuple vers une déterritorialisation du problème économique. Mais oui, mais c'est bien sûr! Il faut des BOUCS EMISSAIRES . Les coupables , ce sont les immigrés qui viennent "tondre notre pré de la largeur de leur langue", ce sont les Roms qui font du camping- car toute l'année (Non les braves gens n'aiment pas que l'on suive une autre route qu'eux!); ce sont les musulmanes qui veulent travailler en portant leur voile, comme nos religieuses de naguère dans nos hôpitaux ou nos écoles ! ce sont les fonctionnaires qui ont tort de vouloir protéger nos services publics, que les générations précédentes ont patiemment mis en place par leurs luttes syndicales, que ces "scélérats de résistants", à la Libération ont érigé en principe fondamental de notre constitution.


Il y a une économie réelle et une économie virtuelle.La première est indispensable pour faire fonctionner notre pays, au même titre que la fonction publique . Il faut faire tourner les entreprises pour embaucher des salariés qui fondront des familles qui donneront des enfants qui iront à l'école, consommeront,se feront soigner....Mais à en croire nos dirigeants européens, tout cela n'est qu'une utopie, tout cela est réactionnaire. On ne peut plus faire vivre un pays comme ça! 
Il faut produire à moindre coût, donc délocaliser, donc licencier, donc produire des chômeurs, qui ne pourront élever leurs enfants qui deviendront à leur tour chômeurs ou délinquants,...tout cela pour faire plaisir à l'économie virtuelle, qui veut faire fructifier les actions , placer "des produits financiers" ...qui ne seront jamais réinjectés dans l'économie réelle...


Indignons nous donc avec les Grecs et contre les traders !
Il y a aussi le peuple qui peut à l'occasion s'exprimer démocratiquement dans les urnes , comme les Grecs, ou hors des urnes !
Au G20 ils sont 20 et nous nous sommes des milliards.

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